L’égale dignité des invisibles. Quand les sans-voix parlent de l’école - Sous la direction de Marie-Aleth Grard (Editions Quart Monde/Le Bord de l’eau)
Lorsque l'on donne enfin une voix à ceux qui en sont ou en ont été privés, on découvre des parcours de vie différents mais avec une constante, celle de ne pas être écouté.
On a ici les témoignages de personnes à qui on n'a pas laissé le choix pour leur éducation scolaire. Tantôt l'orientation à été faite par la famille, tantôt par certains enseignants sans véritablement prendre en compte les goûts et aspirations de l'élève. De cet échec scolaire, les récits sont tous unanimes : subir le choix d'un autre ou d'un système éducatif laisse toujours une trace indélébile dans le parcours scolaire par la suite.
Les différents intervenants décrivent une éducation à deux vitesses, les élèves qui sont envoyés vers la voie générale et les ''autres''. Ces derniers étant limite oubliés alors qu'on pourrait les prendre plus en considération et comprendre la diversité des profils que l'on place dans cette catégorie. Les personnes qui s'expriment ici sont touchantes dans leur propos et montrent qu'il n'y a pas de fatalisme scolaire même si les chances ne sont pas les mêmes pour tous. Surtout elles prennent plus en considération et s'impliquent davantage dans la scolarité de leurs enfants. La majorité regrette qu'on ne leur ait pas laissé le choix et fait donc en sorte que leurs enfants puissent l'avoir.
Aussi, on apprend que les contextes familiaux, sociaux, économiques et culturels sont pris en compte dès le départ pour une orientation scolaire. Ainsi les classes inférieures ont moins de choix ou de possibilités, mais surtout moins de connaissances, d'où le fait que ces élèves se retrouvent orientés là où on leur dit d'aller. Les actions associatives, dont celles d'ATD Quart Monde, participent à changer la donne pour donner à chacun la possibilité de réussir.
Le corps enseignant n'est pas diabolisé. Au contraire, on montre le peu de moyens donné à l'école et le personnel scolaire démunis face à certaines situations. Au lieu du laisser-faire ambiant, on voit ici que les choses peuvent évoluer dans le bon sens avec de l'entraide et de la bonne volonté.
Minouchka
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