La servante écarlate de Margaret Atwood (Deux avis – un roman / lecture commune numéro 1)

 

Chaque mois, nous vous proposons un avis sur un roman que nous avons lu toutes les deux. Pour le mois de mars (publication tardive), nous nous sommes intéressées à un classique de Margaret Atwood.

Ce roman nous plonge dans une dystopie qui, si on réfléchit bien, pourrait ne pas être une  tant les changements faits à Galaad (ou Gilead) et dans la société ont été rapides et sans aucune protestations massives. La nouvelle organisation mise en place catégorise les femmes en différentes catégories où chacune à un rôle bien défini à tenir. La place de la femme est désormais régentée par une organisation à laquelle on ne peut déroger et qui est immuable. 

Le personnage principal est une Servante qui a pour mission d’enfanter pour une famille qui ne peut pas avoir d’enfants. Son rôle est donc d’être mère porteuse pour une autre, ce qui est communément admis dans cette nouvelle organisation et c’est d’ailleurs sa mission désormais. La narratrice nous décrit donc le changement dans sa vie et les nouvelles règles auxquelles elle doit se conformer.

Ce roman précurseur à sa publication initiale peut se lire comme une alerte de ce que le conditionnement peut apporter à une société. Ici, les personnes discriminées sont les femmes mais cette même sectorisation pourrait s’appliquer à toute catégorie et est assez universel. On remet également en cause le patriarcat et le pouvoir des hommes sur la liberté et la libre détermination des femmes.

Minouchka

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J’avais déjà lu la Servante Ecarlate, et bien que, en grande fan de dystopie, j’ai adoré, je dois admettre que beaucoup de détails m’avaient échappé.

Après deuxième lecture, je dois avouer que le traitement de la femme, dans ce monde très différent du nôtre, me semble plutôt contradictoire, car les femmes, et tout particulièrement les Servantes Ecarlates, ne sont vues que comme des êtres vivants ayant une certaine utilité dans cette société, mais restent inférieures à l’homme, considéré comme le sexe fort. Pourtant, parmi les hommes, certains sont inférieurs, et même inférieurs à certaines femmes, plutôt haut placées. Les Epouses ont étonnement bien plus de pouvoir qu’on pourrait le penser.
Pour en revenir aux Servantes, elles sont certes tout en bas de l’échelle, mais ont le droit à une certaine forme de respect. Tandis que, dans notre société, une femme peut être haut placée, avoir une réelle importance, et que, dans l’ensemble, les femmes ne sont pas considérées comme juste bonnes à procréer, le harcèlement sexuel ou le harcèlement de rue, par exemple, sont monnaie courante, alors que dans la société de Gilead, les Servantes sont le seul moyen de perpétuer la race humaine, et elles ne subissent plus ce harcèlement, étonnement. 

Il est également à noter que, selon Margaret Atwood, cette dystopie ne peut être considérée comme féministe. Et il me parait en effet juste de ne pas la considérer comme telle tant la place de la Femme reste très ambiguë.

En outre la place de la Femme, la Servante Ecarlate traite du thème de la dictature sur fond idéologique, ce qui rend l’univers de ce roman encore plus intéressant. 

En conclusion, je dirais que la Servante Ecarlate fait partie des dystopies rondement menées, et donc dépeint un univers totalement crédible, ce qui rend le récit encore plus fort.

Eirien


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