Les Enfants endormis de Anthony Passeron (Editions Globe)

Cet essai est celui de l’histoire familiale de l'auteur qui nous raconte comment le personnage de son oncle a façonné la construction de sa famille. Ce récit est à la fois intime tout en expliquant la recherche sur la maladie du Sida. Le découpage des chapitres alternant le côté personnel suivi d'un chapitre plus factuel rend la lecture dynamique et montre à quel point le réel est lié avec la recherche scientifique.

Dans un milieu où l’on tait les sentiments, où les apparences sont importantes et où chacun montre son meilleur profil, il n'est pas facile (pour ne pas dire honteux) de reconnaître qu'une brebis égarée fait partie des siens. Surtout quand tous les espoirs étaient projetés sur cette personne. En parallèle, l'espérance ne quitte plus les scientifiques une fois que le virus a été découvert car face à chaque solution proposée, ce sont des milliers de vies humaines qui sont accrochées à cet espoir avec ses réussites et ses échecs.

Le ton et la construction de ce récit embarquent très rapidement le lecteur. On est à la fois proche de cette famille et des scientifiques qui font les recherches pour découvrir un remède. Cette lecture est emplie d'humanité, on en ressort en ayant appris un peu plus sur cette époque et le virus. On sent aussi que cet écrit est cathartique pour l'auteur et que c'est une sorte d'hommage posthume à son oncle, à sa famille et surtout à tous les êtres qui ont traversé cette épreuve.


Minouchka

Lecture dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2023 – Sélection de décembre 2022




Commentaires

Articles les plus consultés sur les 30 derniers jours