Le mari de mon frère de Gengoro Tagame (manga)

 

Cette série de manga en 4 tomes est une lecture qui monte crescendo et que je recommande de ne pas lire avec trop d’espacement dans le temps. On y apprécie les thèmes véhiculés et le dernier tome, atteint selon moi, le paroxysme.

Sans surprise, le titre nous indique que le thème abordé sera l’homosexualité mais il n’est pas traité de manière didactique ni de façon manichéenne. Dans cette histoire, c’est plutôt un postulat de départ, qui pose tout au long de la lecture, la question de tolérance, d’acceptation et de vivre ensemble.

Dans le premier tome, Yaichi et sa fille Kana voient débarquer chez eux Mike, qui n’est autre que le mari du défunt frère de Yaichi. Alors que pour Kana, cette relation est tout à fait normale et elle l’accepte d’emblée comme son « oncle du Canada », Yaichi a, quant à lui, quelques réticences et appréhensions. Il ne rejette pas Mike mais s’interroge sur ses propres relations qu’il avait avec son frère jumeau et son comportement passé vis-à-vis de lui.

Ce trio va apprendre au fur et à mesure à vivre ensemble, à s’apprécier et la position de chacun va évoluer. Ce qui est appréciable est que la pensée des personnages se construit intelligemment et les remises en question un peu naïve de Kana posent de véritables réflexions de fond.

 Cette série est brillamment bien orchestrée et les sujets sont évoqués de manière juste et touchante. Bien qu’ici, ce soit la société japonaise qui est représentée, ce manga a vocation universel et peut être transposé à différentes cultures. Il y a également des inserts courts sur la culture gay, petite leçons données par Mike, qui sont intercalées entre les chapitres mais cela ne gêne en rien le rythme de la lecture.

Cette lecture amène à une réflexion au-delà du thème traité et invite à apprécier ou découvrir le monde/les cultures inconnu(e)-s qui nous entoure(nt). Une série inoubliable et touchante qui peut être lue à partir de 14 ans et sur laquelle on n’hésitera pas à revenir. 

Minouchka