Game of Thrones : livres, ou série?

 

Game of Thrones, oeuvre de George R.R. Martin, a eu, sous sa forme de série, énormément de succès auprès du public. Comprenant 8 saisons, elle a été très appréciée, mais également extrêmement critiquée pour sa fin jugée décevante. Si l’on sait que certains acteurs doivent se réjouir de la fin de la série, ou, en tout cas, de la fin de leur participation à celle-ci, les livres ne sont pour autant pas terminés, ce qui laisse de nombreuses possibilités, à la fois de fin plus travaillée, mais également de suite à cette fin vue dans la série. Dans ce cas, est-ce que la série valait réellement le coup? N’aurait-il pas été mieux de lire directement les livres qui, on s’en doute tous, n’ont pas été adaptés de manière totalement fidèle par la série? C’est en effet la question qu’on pourrait se poser. Et si la réponse dépendait de la capacité du lecteur à suivre le récit? Pour faire une critique rapide de la série, je dirais que, selon moi, les 7 premières saisons étaient excellentes, et c’est à la huitième que tout se gâte. Sans spoiler ceux qui n’auraient toujours pas regardé la série et qui seraient donc encore plus en retard que moi qui l’ai terminée que récemment, je peux dire que, selon moi, nous trouvons dans la huitième saison, de manière un peu masquée peut-être, deux personnages féminins centraux, dont le portrait psychologique est très important pour comprendre pourquoi ces deux personnages font les choix que nous découvrons au fil des épisodes, et même pourquoi ces deux personnages s’opposent l’un à l’autre. Or, vous l’aurez compris, je trouve que ces portraits psychologiques, et l’évolution psychologique donc, ne sont absolument pas abordés, et c’est au spectateur de prendre du recul et se pencher sur la question, pour avoir les réponses. Sans cette réflexion, nous ne comprenons pas les décisions prises, qui auront en plus un réel impact sur la suite des événements. Nous passons, pour l’un des personnages, d’une envie de libération des peuples à un despotisme baigné de sang, et, pour l’autre, d’une personne méfiante suite aux expériences vécues, à une personne avide de pouvoir. Or, dire ça de ces deux personnages, c’est être dans le faux. Ainsi, comme ça avait été dit à l’époque de la fin de la série, cette huitième saison et son final ont tout simplement été bâclés. Il n’en reste pas moins que, dans l’ensemble, Game of Thrones reste une très bonne série qui, même si elle est souvent gore, chose d’ailleurs également connue, reste un bon divertissement. Alors qu’en est-il des livres? Faut-il finalement les préférer à la série, et écarter la série pour se concentrer uniquement sur l’oeuvre littéraire? Pour moi, la réponse est non. Et je dirais même, au contraire, je conseillerais plutôt de regarder la série, avant de s’attaquer aux livres. Choix étrange, car si on prend, comme comparaison, l’oeuvre de J.K. Rowling, il ne nous viendrait pas à l’idée de recommander les films avant de lire les livres. Mais, en réalité, contrairement à l’oeuvre de George R.R. Martin, je trouve les livres Harry Potter totalement abordables, pour la simple et bonne raison que le récit, même s’il est plus complexe qu’il en a l’air, se suit très facilement. Alors, pourquoi le récit de George R.R. Martin, lui, ne se lit pas avec autant d’aisance? Est-ce mal rédigé, mal traduit? Je n’irais pas jusque là. Mais, la richesse de cet univers créé de toutes pièces par l’auteur, vue comme une force à la base, en devient une faiblesse quand il s’agit de lire. Car, comme je m’amuse à dire, “trop de personnages, tue le personnage”. On commence la lecture comme on commence la série, avec la famille Stark. Mais, tandis que la série nous permet de mettre un visage sur chaque nom donné, le livre va demander un effort considérable d’imagination tant le nombre de personnages est grand. Et, alors qu’on essaye tant bien que mal de se familiariser avec cette famille nombreuse, l’auteur nous embarque, au chapitre suivant, auprès d’une autre famille, dont il faut de nouveau apprendre qui ils sont. Personnellement, c’est au troisième chapitre que j’ai abandonné, m’apercevant que je n’avais absolument pas assimilé les informations tant elles étaient nombreuses. Mais, maintenant que j’ai terminé la série, je vais pouvoir me servir du visage des acteurs et des informations que j’ai pu retenir pour recommencer la lecture, sans être perdue, et ce même si certains personnages des livres n’apparaissent pas dans la série. Et, ainsi, je pourrai découvrir si l’oeuvre écrite est de qualité, et, surtout, je l’espère, les détails manqués que la huitième saison n’a pas abordés, et la suite de l’histoire. Eirien