La part des flammes de Gaëlle Nohant



Ce roman traite de la destinée de trois femmes, qui vont voir leur vie bouleverser suite à l’incendie du Grand Bazar de la Charité. Le titre du roman renvoie donc à cet événement qui joue un rôle clé dans la vie des différents protagonistes.

Cette œuvre de bienfaisance, où le tout Paris se réunit pour voir et être vu, est devenue malgré elle un sujet qui a fait grand bruit et qui a des répercussions inattendues sur les participant(e)s. Y tenir un stand est un privilège d’un cercle restreint. Rares ne sont pas celles qui tiennent absolument à y participer pour redorer ou se donner une image sociale, comme c’est le cas de Violaine de Raezal, qui est prête à tout pour y participer. Si bien qu’elle se retrouve (dans un premier temps) contrainte à aller soigner les tuberculeux pour bien se faire voir par les femmes de son rang. C’est dans le sanatorium où elle effectue son bénévolat, qu’elle fait la rencontre de la duchesse d’Alençon. Elles vont immédiatement sympathiser et la duchesse va proposer à Violaine de lui tenir compagnie sur son stand du Bazar. Rencontre providentielle pour Violaine, pour qui une nouvelle vie va commencer à partir de là.

A l’opposé, Constance d’Estingel, jeune fille tout juste sorti du couvent, est poussée par sa mère à être sur le stand de la duchesse. Ayant annulé ses fiançailles avec Lazlo de Nérac, Constance se réfugie dans sa bulle et n’est pas prête à se confronter aux attentes de la vie mondaine.

Etonnement, ce n’est pas sur le stand que les trois femmes vont être liées. C’est l’incendie, lors du deuxième jour du Bazar, qui scelle leur destin et ceux de leurs proches à jamais.

Ce roman pose la question des conséquences que peut avoir un fait tragique sur la vie des personnes qui l’ont vécu et sur leur entourage. Ici, il s’agit d’un incendie qui a des répercussions sur toute une génération de Parisiens, qu’ils soient issus de la haute bourgeoisie ou non. Bien que ce roman traite de personnages fictifs, on est poussé à se demander comment toute une société a pu vivre cette tragédie et sur la vie d’après.

Malgré le fait tragique, le roman ne tombe pas dans le pathos. Au contraire, on s’attache très vite aux personnages, qui s’ouvrent à nous au fur et à mesure des chapitres. La lecture est donc très fluide et on en apprend sur les us et coutumes d’une catégorie de Parisiens de la fin du XIXe siècle, ainsi que sur les avancées dans le domaine de la psychanalyse. A travers le regard des différents protagonistes de l’événement, le lecteur à un aperçu complet sur l’incident et sur les conséquences qui sont aussi bien physiques que psychologiques. La force des personnages réside dans leur comportement, dans leur volonté de s’en sortir et de continuer leur existence. Cela nous permet de nous attacher à eux et de vivre leur ‘’reconstruction’’ non pas à travers eux, mais avec eux. 

 

Minouchka

Commentaires

  1. Je suis passée totalement à côté...

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    1. Je pense qu'on peut soit accrocher soit ne pas adhérer à ce roman car les thématiques ne sont pas faciles. Et pour chaque roman, il y a aussi le moment et notre ''mood'' qui entre en jeu. Minouchka

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