La fabrique des élites déraille de Iban Raïs


Cet essai est à la fois instructif et inquiétant. On en apprend plus ou découvre la face cachée de la vie étudiante au sein des trois grandes écoles françaises étudiées ici, à savoir HEC, l’Essec et l’Edhec.

Tout (ancien) étudiant ne sera pas choqué d’apprendre que ces écoles proposent de multiples activités et clubs au sein de leur campus pour fédérer les troupes et développer la cohésion et les compétences des adhérents. Cependant, on insiste principalement ici sur le volet « off » et sur les sujets tabous à la fois dans la société en générale mais surtout dans ces institutions qui nous renvoient une image de prestige scolaire et d’où sont diplômés des étudiants qui vont être à la tête de grandes institutions ou entreprises.

Des sujets forts sont traités tels que l’alcoolisme (subit ou volontaire) des étudiants, le poids des associations et la toute puissance de ses membres, la relation entre les anciennes promotions et les nouveaux, le bizutage toléré et enfin le sexisme ordinaire qui semble banalisé et accepté par tous. Le panorama de sujets montre également les dérives qui peuvent ressortir de certains comportements allant parfois jusqu’à la violence physique voire au viol.

La lecture de cet essai est fluide et on sent un vrai travail de recherche en profondeur tant les exemples sont documentés. Il faut néanmoins avoir une lecture avertie et raisonnée sur ces sujets forts et savoir faire la part des choses pour ne pas se laisser influencer par une vision manichéenne de la vie étudiante dans ces campus. Le travail de l’auteur est à saluer car il ose aborder des sujets tabous. 

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