Petite histoire de la mondialisation à l'usage des amateurs de chocolat de Frédéric Amiel (Editions de l’Atelier)

 

Si l’histoire du cacao nous était contée, cet ouvrage serait le plus didactique et le plus complet. Aujourd’hui, le chocolat est un  bien qui est consommé quotidiennement par une large partie de la population mondiale  et cette lecture a été à la fois enrichissante, instructive mais elle permet aussi une prise de conscience sur certains faits que l’on connait sans s’être jamais penché plus en profondeur dessus. Toutes les thématiques traitées sont bien documentées et les exemples peuvent être liés à (presque) tous les produits consommés quotidiennement.

L’auteur nous pose ici l’histoire du cacao puis du chocolat de l’ère aztèque à nos jours. Au-delà du côté historique et culturel lié à l’utilisation de cette fève de cacao, on va surtout s’intéresser à sa consommation. Cette dernière, s’applique à la fois à l’alimentaire (boisson puis chocolat transformé), mais surtout toute l’industrie qui s’est créée autour de ce produit. Nous connaissons principalement les grandes marques industriels mais les points méconnus de cette histoire, est celle de la production et des conditions de travail, tout comme le marché financier autour de cet « or » noir.

Cette partie de l’histoire est la plus intéressante car elle montre que ce produit est instrumentalisé par les marchés financiers aux dépens des producteurs et consommateurs finaux. Ces deux extrémités de la chaine sont les grands perdants de tous les intermédiaires entre eux. En amont, les producteurs sont conditionnés à produire plus pour des prix toujours plus réglementés. D’un autre côté, en aval, les consommateurs pâtissent d’une qualité moindre en corrélation avec les prix bas imposés par l’industrie alimentaire. Pour les clients finaux, acheter un produit de qualité induit un coût plus important sans la certitude que le producteur soit rémunéré à sa juste valeur. La prise de conscience et le changement doit donc se faire du maillon final pour que le changement profite  aux producteurs et à son écosystème (familial, économique et environnemental).

Le chocolat tel qu’on le connait aujourd’hui est la genèse d’une matière brute transformée pour le bien commun mais dont le marché subit des dérives importantes. Cet exemple montre que la consommation mondiale de certaines matières créée inexorablement des gagnants et des perdants dans tous les cas. Cependant, le message important est que chaque individu (et donc consommateur) est le pilier qui peut faire évoluer les choses positivement par la mise en place de label, d’une prise de conscience des méthodes de production et par le biais d’achat responsable (éthique et environnemental).

 

Minouchka


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