In fine mundi d' Andrés Serrano (Editions Points)

 


Une intrigue qui se déroule à Oran au moment de l'indépendance algérienne (1962). Le meurtre d'un jeune garçon dans un quartier européen cristallise non pas les violences entre Algériens et Français mais montre l'inimité qui existent entre les deux populations. L'inspecteur Abel Helme chargé de l'enquête comprend très vite que le meurtrier est dans la communauté car les Algériens ne viennent jamais dans le quartier où à eu lieu le crime. Les motivations du meurtrier sont inconnues au départ mais la manière dont le jeune garçon est retrouvé mort mène vers différentes directions.

Certains passages de cette lecture sont très durs car ils concernent la mort et la violence faites aux enfants. Plusieurs scènes et propos sont limites intolérables et peuvent mettre le lecteur mal à l'aise. On retrouve aussi un état historique où la barbarie est en vigueur et où les rancunes passées se  manifestent sans état d'âme par les forces armées. Le chaos qui est engendré au moment de l'indépendance de l'Algérie est décrit ici sans prise de position et chaque lecteur est amené à faire son propre jugement de la situation.

Ce roman policier historique est plutôt bien ficelé si on s'en tient uniquement à l'enquête et à la recherche du meurtrier. Cependant, le contexte, que ce soit la cause des meurtres ou les événements politiques sont omniprésents  et rappellent que la violence est aussi bien morale que physique. Une lecture rythmée, qui nous interroge sur le meurtrier mais qui relègue un peu l'enquête au second plan tant les événements sont lourds et ont réellement eu lieu (massacre d'Oran).


Minouchka

Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Polar Points 2024

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