La Foudre de Pierric Bailly (Editions P.O.L)

 

Le narrateur, Julien dit John, nous entraîne dès le départ dans son quotidien et sa vie de berger dans le Jura. Sa connivence avec le lecteur nous le rend tout de suite attachant et proche. Lorsqu'il découvre dans un article de presse l'arrestation d'un de ses camarades de lycée, on plonge dans son passé et on comprend mieux le pouvoir qu'a exercé cet ami dans sa construction et le fait qu'il l'ai utilisé comme modèle pour avancer dans la vie. Mais quand cette figure apparaît dans sa fragilité, c'est toute une fascination qui est remise en question.

Julien prend contact avec Nadia, la femme de son ancien ami incarcéré et on entre dans une seconde partie du roman où les deux personnages vont s'entraider à leur manière pour faire face au procès à venir. Pour Nadia, elle trouve en lui une oreille attentive et compréhensible. Du côté de Julien, c'est une sorte de quête pour se détacher de l'influence de ce camarade et essayer de s'en détacher pour apprendre à se construire par lui-même. S'ensuit le procès qui est très intéressant et où les différents personnages se révèlent un peu mieux.

Par contre, après l'épisode du procès et le jugement final, la lecture nous perd. Le dernier tiers du roman devient incongru, avec des situation limite ubuesques et des personnages avec des comportements dignes d'adolescents en pleine crise identitaire. Une dernière partie très en-deçà du niveau initial du roman.

Le point fort de cette lecture est le pouvoir d'imprégnation et la visualité des scènes que l'on a l'impression de vivre. Par contre, bien que le côté psychologique soit bien traité au départ, on tombe ensuite dans une platitude qui déçoit.


Minouchka

Lu dans le cadre du Prix Landerneau des Lecteurs 2023

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