L'oeuvre du serpent de Norman Jangot (Editions Héloïse d'Ormesson)

 

Ce roman est classé dans la catégorie polar d'anticipation, mais après sa lecture, il est très difficile de le catégoriser. On a un écrit assez atypique que l'on n'arrive pas à expliquer ni à classer car plusieurs sujets sont traités.

On se retrouve donc dans un Paris post-catastrophe planétaire. Le monde a changé et les humains doivent apprendre à vivre avec un nouvel ordre et des zones en ruine. Ce qui était considéré comme une richesse avant est bouleversé par ce nouveau système.

Une nouvelle catégorie d'humains est mise en haut de l'échelle sociale, ils sont nommés les Pythons. Ils peuvent retrouver n'importe quelle personne disparue grâce à une technique de profilage bien particulière et très empirique. Ainsi, l'enquêteur suit réellement un fil grâce à des mots donnés par des témoins et qui le mènent à la personne recherchée. On suit notamment Nathanielle Loppe, qui excelle dans cet art mais qui va se retrouver victime d'un fait qui l'empêchera d'exercer pleinement son job.

En parallèle, on a un Tisseur qui s'en prend aux personnes aisées, nommées les rikis. On ne comprend pas très bien pourquoi car la nouvelle société bannit les signes de richesse, mais on découvre que c'est lié à l'art et à la manière dont il est consommé et considéré.

Ce roman est assez dense et on sent la critique de notre société que veut passer l'auteur. En tout cas, celle qui est perçue par le lecteur car chacun aura une vision très personnelle de l'interprétation de cette enquête. Personnellement, j'y ai vu une critique de la manière dont l'art est perçu, le rendant à la fois élitiste et très normé aux dépens de l'art de rue. Mais aussi, on peut y lire une sorte de théorie de la psychologie en rapport avec la synchronicité et la théorie de Carl Gustav Jung. N'ayant aucun prérequis sur cette thématique, il m'est difficile d'avoir une opinion claire.

Ce roman se lit néanmoins très bien car on veut comprendre en quoi les différents événements sont liés et synchronisés, mais la fin n'apporte pas forcément la réponse attendue.

Minouchka