Ta promesse de Camille Laurens (Editions Gallimard)



Malgré un sujet qui m’intéressait, il a été difficile d’adhérer à l’histoire dans les premiers chapitres, car je ne comprenais pas bien où l’autrice voulait nous emmener. Peu à peu, on découvre les schémas pernicieux de l’emprise psychologique, et l’histoire devient réellement intéressante.
Dès le départ, on comprend que Claire est en garde à vue, puis en prison, pour un acte qu’elle a commis sur son compagnon, Gilles. On ne sait pas tout de suite ce dont elle est accusée, mais on l’apprend au fil du récit. Tour à tour, différents personnages livrent leur point de vue dans le cadre de l’enquête, et l’on perçoit rapidement quelque chose de dérangeant dans la dynamique de ce couple.

La rencontre entre Claire et Gilles n’a rien d’un coup de foudre, c’est l’histoire de deux adultes qui, après des relations compliquées, essaient de se reconstruire. Très vite, une entente se crée entre eux, et ils se projettent ensemble dans l’avenir.

Le récit n’est pas linéaire : il alterne les allers-retours dans le temps, ce qui peut parfois dérouter à la lecture. Tout finit par s’imbriquer, mais il faut rester attentif aux détails, car on s’interroge sans cesse sur cette histoire, à première vue banale, presque insignifiante.

Sans rien révéler de l’intrigue, ce roman illustre à quel point il peut être difficile de détecter les situations d’emprise, et comment les mécanismes mis en œuvre brouillent la perception de la victime. C’est un roman bien construit lorsqu’on en a tous les éléments, et c’était peut-être justement l’intention de l’autrice : faire du lecteur un enquêteur, confronté à la complexité du réel et à la difficulté de faire reconnaître les cas d’emprise psychologique.

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