A pied d'œuvre de Franck Courtès (Edition Gallimard)



Dans ce récit, l’auteur raconte son déclassement, à la fois professionnel et financier. Le "pire", c’est que Franck Courtès a lui-même choisi cette voie, sans réaliser les contraintes auxquelles il devrait se confronter.

Arrivé à la cinquantaine, Franck Courtès quitte son métier de photographe, un emploi bien rémunéré où il était solidement établi. Il décide de devenir écrivain, sans se rendre compte que cette profession cache une grande précarité. Une fois son choix fait, il comprend qu’il devra travailler à côté pour pouvoir vivre son rêve d’écriture.

Autodidacte et sans diplôme, il n’a accès qu’à des métiers invisibles, situés au bas de l’échelle sociale. Il devient manœuvre, homme à tout faire, et surtout journalier ! Chaque euro gagné, souvent en liquide, est soigneusement compté par cet homme qui sombre peu à peu dans la pauvreté.

Ce récit est très intéressant, car il interroge le choix de vie : peut-on tout sacrifier pour ses rêves et accepter d’en payer le prix ? Que ce soit le prix financier, et donc ne plus pouvoir se permettre les produits essentiels, ou le prix social, lorsqu’un déclassement entraîne une distance avec la famille ou les personnes de son ancien milieu.

Cette lecture est très sociologique car elle met en lumière la précarité de certains métiers et les difficultés vécues par les personnes concernées. Elle souligne également le poids des outils numériques, qui poussent les travailleurs à se conformer à l’ubérisation du travail jusqu’à en devenir aliénés. Enfin, ce récit interroge le choix du mode de vie et ce que chacun est prêt à perdre pour vivre selon ses convictions.


 🎙️Pour aller plus loin, je vous recommande d’écouter l’entretien de l’auteur dans le podcast Thune, une conversation sans langue de bois sur l’argent, quand on passe de l’aisance financière à une situation où chaque euro compte. ▶️ Episode #106


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