Les derniers jours de Rabbit Hayes d’Anna McPartlin
Mia Hayes est une
personne que l’on peut considérer comme ayant (eu) une vie bien remplie. Jeune
fille mal dans sa peau surnommée Rabbit, elle devient une adolescente au caractère
bien trempé et une adulte épanouie dans sa vie personnelle et professionnelle. Le
hic est que Rabbit, la quarantaine, a un cancer du sein qui devient incurable.
Malgré la chimiothérapie et les rémissions, les métastases se sont développées
sur son foie et il n’y a plus rien à faire médicalement parlant -sauf vivre
avec jusqu’à la fin. Mais cette dernière est plus proche que prévu.
Le compte a rebours
commence lorsque Rabbit rentre en maison de soins palliatifs pour y finir
ses jours. Le décor est planté dès le début. Mais le roman au lieu de se
focaliser sur la mort, insiste sur l’importance de la vie, d’en profiter et de
la vivre pleinement avec ses proches. On découvre donc l’histoire de la famille
Hayes qui brosse le portrait de personnages qui ont fait partie de la vie de Mia.
On passe des parents Molly et Jack, qui ont toujours été aimants et respectueux
des choix de leurs enfants, à la grande
sœur Grace et sa famille, sans oublier le frère Davey, dont la vie est au final
plus proche de celle de Mia. Néanmoins, les deux êtres les plus importants pour
Rabbit sont sa fille Juliet, qui malgré son jeune âge ressemble un peu à
sa mère dans son entêtement et son amie et sa confidente de toujours, Marjorie.
Les scènes de ce roman
se déroulent à huis clos, on pourrait très facilement transposer ce roman en
pièce de théâtre et cette scénarisation permet une lecture plus fluide pour le
lecteur. Mais la scène la plus importante ici est la scène musicale. On apprend
au fur et à mesure à quel point la musique est un élément qui a soudé la
famille Hayes et le rôle qu’a joué le groupe Kitchen Sink, avec son chanteur
charismatique Johnny. Ce dernier était à la fois l’ami de Davey puisqu’ils
faisaient partie du même groupe et l’amoureux de Rabbit. Les derniers jours de
Mia sont vécus avec en toile de fond l’histoire qu’elle a eu avec Johnny. Il y
a une sorte de parallèle de leur vie respective face à la maladie et une sorte
de destinée commune. L’importance de Johnny se dévoile petit à petit, lui qui a
joué un rôle primordial dans la vie de Rabbit est le seul absent physiquement.
On s’étonne au début, puis on comprend très vite qu’il y a des relations qui ne
se terminent vraiment jamais et que certains êtres sont liés pour toujours.
Ce roman est écrit de
manière très poétique. Malgré la situation médicale de Rabbit, on ne tombe à
aucun moment dans le pathos. A travers
cette lecture, l’autrice veut célébrer la vie dans tous ses aspects, les bons
comme les mauvais moments. Mia est le centre d’un certain nombre d’individus, qui
sont reliés à elle et qui sont présents pour l’épauler dans ses derniers
instants.
Le lecteur passe un
moment délicieux avec la famille Hayes et en ressort grandit par la leçon de
vie que ces personnages nous donnent. Un roman que l’on a envie de relire tant
on leur reste attaché et qui reste longtemps dans notre mémoire.
Minouchka
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