Hanayamata, de Hamayumiba Sô

 




Hanamayata, c’est un manga tout en douceur, que j’ai presque envie de qualifier de “feel good”. Car Hanamayata est, dans un certain sens, une leçon de vie.

 

Tout au long du récit illustré, nous allons suivre Naru Sekiya, une grande rêveuse, qui est cependant très peu sûre d’elle. Un soir, elle va faire une rencontre fabuleuse, celle d’Hana, une mystérieuse fille, qui deviendra sa camarade de classe. Et Hana est absolument l’opposé de Naru. Car, comme je l’ai dit, Naru est rêveuse et peu sûre d’elle. Mais elle est aussi timide, réservée, presque solitaire, et n’a pour seule amie dans son établissement que Yaya, une fille bien plus populaire qu’elle, et surtout bien plus sûre d’elle, à qui tout semble réussir.
A l’opposé de caractère donc, nous découvrons Hana, fille extravertie, enjouée, spontanée, et surtout, fan inconditionnelle de Yosakoi, à tel point qu’elle voudrait embarquer Naru dans cette aventure.

 

Et, en effet, on peut finalement parler d’aventure, car dans un pays très dirigé par les règles et le paraître, Hana, ayant grandi en Occident, va dénoter. Et Naru, bien que fascinée par ce caractère, aux antipodes de ce qu’elle a l’habitude de voir, va également être très mal à l’aise, elle qui préfère rester discrète et effacée, comme si elle n’existait pas.

 

Dans ce premier tome que j’ai lu, Hana va apprendre à Naru à sortir de sa zone de confort, au moyen du Yosakoi, cette danse traditionnelle japonaise qui semble d’ailleurs se perdre de plus en plus, car personne dans l’école ne semble la connaître. Poussée certainement par cet enthousiasme contagieux d’Hana, Naru va oser, et découvrir cette danse. Elle va même s’acharner dans les répétitions, chose apparemment également nouvelle pour elle. Mais malheureusement, Yaya va voir d’un très mauvais oeil ce rapprochement entre Naru et Hana, et va faire preuve de jalousie, qui va provoquer des conflits entre Naru et elle.

 

Pour moi, ce manga a les bases d’un feel good, car il reprend des notions essentielles : un personnage peur sûr de lui, timide, qui n’ose pas, qui est même dans l’ombre d’un autre, et qui fait une rencontre un peu improbable, celle d’une personne qui est son opposé complet, et qui va lui montrer comment oser, comment lâcher prise. En outre, ce manga traite également de la notion d’amitié, et nous amène à réfléchir sur celle-ci : pouvons-nous considérer Yaya comme une réelle amie pour Naru? Selon moi, pas vraiment, car Yaya, dans ce premier tome, a non seulement tendance à rabaisser Naru, certainement pour la garder sous contrôle d’ailleurs, mais n’accepte absolument pas le rapprochement entre Naru et Hana, et le changement qui s’opère en Naru, qui commence à s’affirmer et à oser. Je pense plutôt que, la réelle amie ici, c’est Hana, qui tire Naru vers le haut, lui montre qu’on peut réaliser des choses dans sa vie, et pousse Naru à sortir de l’ombre de Yaya pour enfin être une personne à part entière. Et, on va le voir, Hana va être une vraie libération pour Naru.

 

 

Concernant l’aspect plus technique lié au manga, je dirais que, contrairement à mes deux précédentes lectures, celui-ci se lit plus facilement. Il y a certes des petits moments où j’ai été, personnellement, un peu perdu, peut-être par léger défaut de construction, mais on rattrape le fil très facilement. Les dessins, quant à eux, sont très agréables, et on regretterait presque le manque de couleur, en voyant le rendu sur la couverture.
Les personnages sont également bien construits, et leur psychologie bien cernée.
Bref, j’aurais tendance à qualifier ce manga de petite perle, tant les dessins sont beaux, le côté traditionnel attractif, et l’histoire agréable et plutôt facile à suivre.

 

Alors est-ce que, pour autant, j’achèterai le tome 2? Je n’ai pas d’avis dessus. Car même si j’ai apprécié la lecture de ce premier tome, je ne sais quoi attendre des suivants, celui-ci se suffisant à lui-même. Après, peut-être est-ce une raison pour, justement, lire le tome suivant, et voir si de nouveaux éléments peuvent être apportés à l’histoire ou non.

 

 

Enfin, un petit point culture, parlons du Yosakoi. Qu’est-ce donc? Contrairement à ce qu’on pourrait penser au départ, le Yosakoi, si on peut certainement le qualifier malgré tout de danse traditionnelle, est cependant quelque chose de contemporain. Originaire de la ville de Kochi, il y est apparu en 1954, comme interprétation moderne de la danse Awa-Odori. Le Yosakoi n’est donc pas une danse à proprement parler, mais un style de danse. Le terme Yosakoi signifie “viens la nuit”, ce qui est d’ailleurs certainement un élément pris en compte dans l’apparition du personnage d’Hana dans le manga.

Le Yosakoi reprend donc la danse Awa-Odori mais cherche à lui apporter une modernité, notamment grâce à des musiques rythmées, plus entraînantes.

Les danses Yosakoi sont pensées pour être dansées par un large groupe de personnes. C’est pour cette raison que, dans le manga, Hana cherche à recruter des élèves pour le nouveau club qu’elle a créé.

Le Yosakoi se danse avec des éventails, mais surtout avec des naruko, servant à marquer le rythme. A l’origine, les naruko étaient utilisés à Kochi pour éloigner les oiseaux des rizières.

Le Yosakoi est donc un style de musique qu’on peut qualifier d’emblématique de l’aspect du Japon actuel, car il est quelque chose alliant modernité par les rythmes musicaux choisis, et tradition par les pas de danse, les habits et les accessoires utilisés.

 

Pour voir à quoi ressemble le Yosakoi, je vous invite à consulter cette vidéo, issue d’ailleurs d’un matsuri, un festival au Japon : https://www.youtube.com/watch?v=1kQywIIlc64&ab_channel=CHARI%E3%82%88%E3%81%95%E3%81%93%E3%81%84ch
Retrouvez également d’autres vidéos de Yosakoi sur YouTube.


Eirien

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