Le sourire de Mariam de Ghazi Rabihavi (Serge Safran Editieurs)
Le sourire de Mariam est l'histoire d'un couple qui se parle par chapitres interposés mais qui ne se dit rien. Les quatre monologues se font échos mais les personnages ne se font pas face pour se dire les choses.
Mariam, la fille du couple qui devrait être un trait d'union entre eux est celle qui les sépare un peu plus car comme leur fille qui ne parle pas, ce couple ne communique pas non plus. Entre les non-dits et les extrapolations, tour se délite alors que les pensées de chacun sont tournées vers l'autre. Aussi, on a un amour que le quotidien efface peu à peu alors que tout aurait pu être différent.
Cette lecture nous en apprend davantage sur l'exil, le fait de quitter son environnement mais aussi de perdre ses repères. L'écriture est très poétique et invite à réfléchir sur ce qu'il est important de dire et ce qui est primordial de taire. La communication (verbale ou non) est primordiale dans chaque relation car c'est elle qui relie au lieu de séparer.
Les sujets traités dans ce roman sont pris au fur et à mesure et il faut leur laisser le temps d'infuser pour réellement les comprendre et se les approprier.
Résumé editeur :
Après
la guerre contre l’Irak, Ozra et son mari Issah vivent à Téhéran
dans une chambre sans confort. Ils partagent leur intimité avec
Mariam, leur petite fille née handicapée suite à la chute de sa
mère enceinte fuyant sous les bombes.
Au fil de quatre
monologues, où alternent celui de l’homme et de la femme, le
couple revit la tragédie qui a eu raison de leur union conjugale. Au
récit de leur présent se mêlent les souvenirs de leur jeunesse et
de leurs expériences, parfois érotiques, d’avant le mariage. De
plus, la promiscuité leur est funeste parmi les habitants de leur
résidence universitaire réquisitionnée par l’État pour les
réfugiés. C’est cependant l’occasion de rencontres, certaines
allant à l’encontre de la morale en Iran. La jeune Mariam, elle,
assiste impuissante aux désaccords de ce couple emporté dans la
tourmente quotidienne, abandonné par un pays en plein
bouleversement, comme dans Les Garçons
de l’amour.
Avec Le
Sourire de Mariam,
Ghazi Rabihavi signe un roman sombre, qui donne à voir un Iran en
décomposition, une société d’oubliés de l’histoire.
Minouchka
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