17 ans à jamais de Gaël Aymon (Editions Nathan)
Ce roman mêle brillamment fresque historique et une touche de fantastique. L'auteur a réussi à bien doser les deux pour éviter un récit trop invraisemblable.
Marthe Amelin vit avec sa famille dans le Nord de la France pendant la Première Guerre mondiale. Issue d'un milieu plutôt privilégié et ayant un père aux points de vue avant-gardistes pour l'époque, elle voit sa vie chamboulée par cette guerre et par l'occupation allemande de sa ville, et plus largement de toutes les régions du Nord de la France.
Dans ce quotidien fait de rationnement et de privations, elle rencontre par hasard un jeune homme qui lui fait de l'effet et qui va, par un concours de circonstances, venir s'installer dans la cabane de leur jardin. Alors que ces deux jeunes adolescents se rapprochent et apprennent à se connaître, André va décider de se rendre en zone française libre et quitter la ville. Ils se font donc une promesse, celle de garder le reflet l'un de l'autre, tel qu'ils se seront vus pour la dernière fois. Le lendemain de cet événement, Marthe se rend compte que son visage n'est plus visible dans aucun miroir et que le pacte fait la veille a conduit à ce qu'André ait (littéralement) emporté son portrait.
Contrairement à ce que le résumé peut laisser penser, on n'est pas du tout dans un roman fantastique mièvre. Gaël Aymon nous propose au contraire un roman historique allant jusqu'à 2016, date où un autre narrateur intervient. Ce dernier, Florin, est hospitalisé aux Invalides et une certaine Marthe vient lui rendre visite. Le roman s'attache à expliquer la connexion entre ces trois personnages (Marthe, André et Florin).
Pour ne rien divulgâcher, ce roman nous emporte dans les grands événements qu'a connus la France au XXe siècle. On retrouve des personnages forts, attachants et prêts à tout pour œuvrer pour le bien dans un contexte où la violence sévit, que ce soit celle liée à la guerre ou les comportements de certains individus, qui utilisent les conflits pour servir leurs intérêts.
Cette lecture insiste sur le poids des souvenirs dans une construction identitaire, mais surtout, sur la vie et la jeunesse sacrifiées de ceux pour qui la guerre est le quotidien. Aussi, l'auteur accorde une importance aux liens qui peuvent exister entre deux êtres. C'est un écrit fort, très bien documenté et dans lequel on a voulu nous montrer ce que l'humain savait faire de plus beau dans les périodes les plus sombres de l'Histoire.
Minouchka
Merci à Babelio et aux Editions Nathan pour la découverte de ce roman
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