La fille à la robe rayée d'Ellie Midwood (Editions Faubourg Marigny)
L’intrigue est plutôt originale, car c’est l’un des rares romans portant sur cette période historique à insister autant sur la psychologie des personnages et sur la difficulté de définir le bien et le mal dans un contexte qui n’aurait jamais dû exister.
On est plongé au cœur du procès d’un ancien gardien SS, accusé par Andrej Novak, un détenu juif ayant subi les foudres de ce dernier. Or, cet accusé, Franz Dahler, est marié à une ancienne prisonnière juive, dont il était "officiellement" l’un des bourreaux. Mais ce n’est vrai que sur le papier, car on comprend très vite que Franz a été séduit par Helena dès leur première rencontre, et qu’il a tout fait pour la protéger à Auschwitz.
En parallèle, Helena est profondément amoureuse de son mari, à qui elle doit la vie, car (sans spoiler) il lui a évité la mort en lui proposant un poste au Kanada. Cette section, considérée comme la "moins pire" du camp, était celle où les femmes étaient chargées de trier les biens confisqués aux prisonniers.
Le procès de Franz Dahler a lieu à la sortie de la guerre, devant un tribunal chargé de juger les anciens bourreaux. Et dès le début, on se retrouve dans la même position que le psychologue chargé du dossier, on est complètement perdu, il est difficile de distinguer le vrai du faux, ni qui dit réellement la vérité. On se retrouve face à un paradoxe : le bourreau de l’un est devenu le sauveur de l’autre, et celui qu’on croit victime pourrait bien être celui qui ment.
À travers le récit, on démêle peu à peu les fils de cette histoire, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour. On s’en doute progressivement au fil de la lecture, mais c’est un véritable casse-tête psychologique, tant on tente de comprendre ce qui s’est réellement passé.
Cette histoire, inspirée de faits réels, permet à Elie Midwood de nous plonger dans les zones grises de certaines situations.
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